Rilke

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samedi 27 décembre 2014

Très bel article de Marc Villemain pour Envole-toi Octobre

samedi 13 décembre 2014

Virginie Troussier - Envole-toi Octobre



Virginie Troussier - Envole-toi Octobre
À bien des égards, l'on pourrait considérer Envole-toi Octobre, le nouveau texte de Virginie Troussier, comme la suite, ou plutôt l'extension, de Folle d'Absinthe, paru il y a deux ans : mêmes leitmotivs, mêmes obsessions du temps, de la mort, de l'amour fou, du souvenir et des absolus. Qu'est-ce qui, alors, fait qu'Envole-toi Octobre se révèle infiniment plus dur, âpre et touchant ?
Passé l'expérience (toujours très singulière, parfois éprouvante) de la première publication, Virginie Troussier a, de toute évidence, beaucoup travaillé. On le constate dès les quelques pages d'ouverture, relues deux fois à la suite tant elles ont, et puissamment, réussi à m'arracher à la terrasse de bar où je me trouvais à les lire, et à me propulser aux côtés de Suzanne, la narratrice, au sommet de ces montagnes dont on sait par ailleurs qu'elles sont une des plus fortes passions de l'auteure (monitrice de ski dans le civil en plus d'être critique littéraire). J'ai su, donc, dès ces premières pages, que ce que j'allais lire là ne s'était pas autorisé la moindre concession, et que Troussier était bien décidée à nous écorcher. Ce qui, mais cela va sans dire, l'a probablement conduite à s'écorcher elle-même ; cela aussi, on le sent, et vivement, au point qu'il est tout de même difficile, en refermant le livre, d'en parler comme d'un "roman" : le "je" de Virginie Troussier est un je qui l'engage presque entièrement. On lui fera volontiers grâce de quelques inventions, raccords et autres mises en scène, nécessaires à la composition d'ensemble, mais c'est peu dire que Virginie, l'auteur, éprouve du mal à se dissimuler derrière Suzanne, le personnage. C'est, bien sûr, ce qui donne à ce texte, très intime, son ombre incessante et palpitante de mélancolie. Aussi bien, il s'agit là d'une écriture étrangement sèche et humide : ce qu'il y a de sec, c'est cette sorte de volonté, très forte, très intransigeante, non seulement de passer la vie au tamis de la littérature, mais de la mettre tout entière à l'épreuve même de l'écriture. D'où cette prose très précise dans son intention, très attachée à la justesse de ce qu'elle veut écrire ou décrire, et tout à la fois traversée de flottements, de méandres : il faut à Virginie Troussier plusieurs adjectifs pour tenter d'approcher au plus près des choses, il lui faut revenir, repréciser, ressasser, pour être bien certaine d'avoir capté ce qui vibrait (c'est d'ailleurs la réserve que j'émettrai, à savoir que la seule chose qui ait peut-être manqué à ce texte, c'est d'un éditeur un peu consciencieux, qui sache convaincre l'auteur de sabrer, de retrancher : la sensation du coup de poing eut été plus vive encore.) Humide, aussi, disais-je, car le personnage de Suzanne déborde de toutes les humeurs possibles : il y a des larmes, des cris, des souffrances, des solitudes, des soliloques, des dépressions, de la pulsion, de l'hystérie, de l'automutilation, de la colère et du mal-être - il y a du coeur : trop de coeur, même, et c'est bien ce qui fait exploser Suzanne, aimant et dévorant la vie au point de ne plus savoir vivre.
Tout aussi "symptomatique" me semble être la beauté profonde (et, ici, pleine de tendresse) des pages consacrées au père, et plus encore au grand-père - à ce qui vieillit, en somme. Suzanne voit en ces hommes durs, exigeants, farouchement individualistes, l'exemple à suivre. C'est parce qu'on est dur et exigeant envers soi-même, c'est parce qu'on ne se plaint pas, jamais, de rien, parce qu'on a conscience qu'il faut "brûler pour briller", parce qu'il faut accepter que l'amour soit "une lutte dans la boue et l'or", que l'on vivra, que l'on saura vivre, que l'on méritera du mieux que l'on peut de la vie et de ses trésors. Alors Suzanne aimera tout de la vie, mais à la condition de pouvoir y mettre le feu - ce qui, peut-être, explique ce goût de cendres qu'elle ne parvient jamais à recracher tout à fait. Elle se demande d'où elle vient, de quelle génération, de quel héritage, elle se demande ce qui l'a fait telle qu'elle est - et le regard du grand-père n'est jamais bien loin. "C'est à cela que sert la quête d'origine : elle nous aide à reconnaître ce qui nous a faits tels que la mort nous trouvera", écrit Virginie Troussier, dont on s'étonne en passant, que, si jeune encore, elle s'acharne à vouloir exhausser autant de souvenirs et de sensations. Car le malheur de Suzanne est le malheur de ceux qui ont, non pas trop de passé, mais déjà trop de mémoire. Cette mémoire qui entretient et décuple un romantisme qui confine au mysticisme, un romantisme dont elle ne fait que subir la puissance intrusive, l'envahissement, pour ainsi dire, totalitaire. Mais elle est jeune encore, elle a trente ans - l'âge de l'auteure -, alors, bien sûr, à la fin, on veut bien consentir à un dernier effort, et essayer d'y croire encore. Et puis après, ma foi... "Après on s'éteindra doucement. Les gens, ils prennent tout leur temps pour s'éteindre. Les gens s'éteignent. Ce n'est pas inutile de commencer par brûler."

Interview sur Le Mouv'

http://www.lemouv.fr/diffusion-virginie-troussier

Virginie Troussier
Après septembre, nous attendons toujours une fin, en observant précisément les oscillations de notre coeur.

Résumé: Après septembre, nous attendons toujours une fin, en observant précisément les oscillations de notre coeur. Nous regardons les oiseaux qui volent si bas, dévorer ce qu'ils peuvent comme si la plus grande des guerres leur pendait au cou, ou comme si, au contraire, il était urgent de vivre le plus délicieux, le plus vite possible avant de fuir ailleurs. Entre le soleil et la pluie, souffrir et se réjouir de la fragilité du temps, ne pas réussir à compter sur ses doigts les heures qui séparent marée haute de marée basse, tenir au monde par un scotch usé. On peut abriter une saison sous son col, sous sa peau, ses ongles, son oreiller, comme une dent par la fenêtre de l'enfance...L'automne sème des grenades entre les dents et nous les dégoupillons avec la bouche...
                                            Couverture "Envole-toi octobre", éditions Myriapode

Envole-toi octobre est le récit d'une héroïne dont la mélancolie cacha une indécente adoration pour la vie. Que doit-on faire couler dans nos veines pour que cela circule ?...

Envole-toi Octobre : le coup de coeur des Facéties de Lucie

"Envole-toi Octobre" de Virginie Troussier

envole toi octobre 
Le 1er roman de Virginie Troussier "Folle d'absinthe"  je l'avais follement aimé au point de le lire deux fois de suite. 
Prune, l'écorchée vive qui remâchait ses souvenirs se serait parfaitement entendue avec Suzanne la narratrice mélancolique de ce 2ème roman de Virginie Troussier. 
On la dit folle. Je la trouve seulement hypersensible, traversée en permanence par une multitude d'émotions qui la bousculent au point qu'elle semble perdre la raison. 
Pourtant. Si elle paraît au bord du gouffre, elle a en elle une féroce envie de vivre. Elle cherche l'équation qui fait battre le coeur plus fort. Tout est plus intense chez Suzanne, la tristesse comme la joie. Elle étire chaque émotion au maximum et s'en revêt. 
Elle archive aussi, Suzanne. Des milliers de souvenirs qui saturent sa mémoire et la fragilisent. Elle se dope à l'amour mais ça ne fait que l'affaiblir un peu plus. Elle est poreuse Suzanne. Une véritable éponge. 
Les hommes qu'elle rencontre et les livres qu'elle lit, tout concourt à la faire avancer sur un chemin baigné de la lumière donné par un soleil qui finit toujours par percer les nuages. 
J'ai noté des dizaines de phrases dans un petit carnet. Virginie Troussier enfile les mots comme d'autres les perles sur un fil barbelé qui laisse des marques sur ses lecteurs. 
En lisant ce roman, je me suis laissée envahir par une douce mélancolie, j'ai ouvert quelques cartons de souvenirs et je me suis demandée avec Suzanne comment éviter que nos émotions nous dévorent, comment être moins perméable aux autres et comment savoir qui nous sommes, comment les réseaux sociaux modifient nos relations et comment le zapping relationnel altère la valeur de l'amour.  
Et en le refermant, j'ai eu envie de lire Sylvia Plath, je me suis dit que j'étais heureuse de la densité que je donne à ma vie intérieure et de la lumière que j'arrive à percevoir en toute chose.
Je me suis demandée si moi non plus je n'étais pas folle.
C'est un COUP DE COEUR. Foncez l'acheter, lisez le d'un trait. 
Des extraits parmi tant ...
"Les femmes folles ont une chute de reins profondément marquée parce qu'un torrent d'émotions transperce leur ventre et érode leur taille." page 124
"Je sais que certains esprits voient dans l'introspection du narcissisme. Ils ne saisissent pas l'expression "vie intérieure" . Page 131
"Une femme amoureuse c'est terrible. Tu peux tout obtenir d'elle, tu peux la mettre sur le flanc, tu peux la faire ramper, elle peut te lécher les pieds." Page 197
"Les mots d'amour. Ils font faire de ces choses" page 199
"La colère est la sécrétion des faibles peaux. Ce sont des mots d'amour à l'envers, une émotion à haute voix, un pas de travers". 229
"Pourquoi fou ? Qui l'a décidé ? Où se situe le curseur de la raison ?" 258
"Oui, nous pouvons changer, comprendre, mais il faut le vouloir et s'aventurer. La mélancolie peut devenir positive, et c'est ce chemin que nous allons prendre". 53
Le billet de Séverine qui a visiblement aimé la "plume embrasée" (embrassée ?! parce qu'elle enflamme autant qu'elle enlace...) de Virginie !
Merci Virginie pour la si jolie dédicace ! Touchée !

Critique Envole-toi Octobre sur Romans sur Canapé

Dès les premières lignes, j’ai ressenti une véritable force qui se dégageait des mots que je lisais. On sent que Virginie Troussier maîtrise parfaitement la langue française. Ses phrases sont riches et pleines de sens. Envole-toi Octobre n’est pas un roman conventionnel avec un début, une fin et de l’action entre deux. Ici, il faut s’attendre à une héroïne entre deux âges, perdue dans sa vie. Nous la suivons dans ses réflexions sur son vécu, assistons à ses colères et à sa rage de vivre qui rejaillit malgré tout.
Ce roman est assurément fort et captivant. J’ai aimé l’introspection de Suzanne à laquelle je me suis identifiée sur certains points. J’ai eu l’impression de vivre son histoire. Au final, c’est un titre que je suis heureuse d’avoir lu et que je relirai avec plaisir.

http://romansurcanape.fr/envole-toi-octobre-virginie-troussier/

Critique Envole-toi Octobre sur Les Nouveaux Livres

Ce roman ne ressemble pas à un roman. Il ressemble à un journal intime, sûrement poétique, peut être narcissique, sans doute thérapeutique, délicieusement mélancolique, et pourtant emplit d'une rage de vivre incontestable. 
Ce roman nous dérange, bouscule, interpelle,  nous donne envie de fuir la trouble intimité de la narratrice, et pourtant de rester, peut-être pour la consoler, ou bien pour voir jusqu'où elle pourra nous capturer.
Ce roman est un miroir. Le miroir de nos peurs les plus intimes, de nos angoisses face au temps qui passe, mais aussi de nos instants d'émerveillement au cœur de notre vie insaisissable.
Ce roman est un paysage. Un paysage sans commencement et sans fin, qui défile en bousculant sans cesse notre cœur et nos pensées. Une montagne enneigée,  une forêt d'épineux, un ciel gris, des oiseaux dans le vent, une plage, la mer, des étoiles, encore une montagne, une ville, un hôpital, une route de campagne, un rayon de soleil couchant...
 "Et quand le soleil fait miroiter son horizon, fait découvrir ses ombres flottantes, on découvre avec joie la vie comme une île"

http://www.nouveauxlivres.fr/Pages/ENVOLETOIOCTOBRE.aspx